Fausse couche et mortinaissance

Le deuil périnatal est une épreuve difficile, peu importe la manière, le lieu ou le moment où il survient. Vous avez peut-être fait une fausse couche ou votre bébé est mort avant sa naissance. 

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La fausse couche

La fin prématurée d’une grossesse entraîne de multiples pertes : celle de votre bébé et celle du rôle parental que vous aviez imaginé. Certains parents ont aussi l’impression d’avoir perdu leur identité, et leurs rêves et leurs espoirs envers l’avenir. La mère peut vivre une importante perte d’estime d’elle-même en raison de son incapacité à se fier à son corps. Pour beaucoup de femmes, le deuil périnatal est une expérience de vie traumatique qui peut les bouleverser pendant une longue période. 

Fausse couche

Quand une grossesse se termine tôt, soit dans les 20 premières semaines de gestation, elle est considérée comme une fausse couche. On estime que de 15 à 25 % des grossesses connues se termineront par une fausse couche.

Les réactions à une fausse couche peuvent aller de l’accablement au soulagement. Certaines personnes acceptent plus facilement le fait de vivre une fausse couche parce qu’elles estiment que la grossesse n’était pas destinée à se poursuivre. Pour d’autres, une fausse couche est la perte d’un enfant attendu, et la perte d’espoirs et de rêves liés à la parentalité. Leur attachement à leur bébé est réel et existait souvent bien avant la conception.

Même aujourd’hui, le sujet des fausses couches est gardé sous silence. C’est pourquoi plusieurs parents peuvent se sentir isolés à la suite d’une fausse couche et faire leur deuil en solitaire. Notre société peine à parler de la fausse couche, pourtant considérée comme une expérience médicalement courante. 

Comme les fausses couches surviennent au cours des 19 premières semaines de la grossesse, il est possible que vous n’ayez pas encore annoncé votre grossesse à votre famille et à vos amis. Si c’est le cas, il peut être encore plus difficile de partager votre chagrin. Confier votre peine à vos proches peut vous aider à vous remettre et inspirer d’autres personnes qui souffrent en silence à s’ouvrir enfin. De nombreux parents ayant vécu une fausse couche ont trouvé des façons touchantes de rendre hommage à leur bébé.

Quand un bébé meurt avant sa naissance : la mortinaissance

Vous avez peut-être reçu la terrible nouvelle que votre bébé est mort pendant votre grossesse. La mortinaissance est la perte d’un bébé après 20 semaines de grossesse, avant ou pendant l’accouchement. Le décès d’un bébé en raison d’une mortinaissance est souvent un choc violent et démoralisant. Mais il est aussi possible que vous ayez pressenti le décès de votre bébé en raison de l’absence de mouvements ou de la sensation de ne plus être enceinte.

Les parents d’un bébé mort-né ont plusieurs deuils à faire, comme voir leur bébé vivant, assister à ses « premiers » instants de vie, et avoir l’occasion de voir et de prendre soin de leur bébé tout au long de leur vie.  

Même si votre bébé est décédé avant sa naissance, il peut être réconfortant de le porter dans vos bras, de le toucher, de lui donner un bain et de l’habiller. Pour vous préparer à lui dire au revoir, vous pouvez fabriquer des moulages de ses mains et de ses pieds, le prendre en photo, créer des souvenirs grâce aux empreintes de ses mains et de ses pieds, et peut-être organiser une cérémonie afin de lui rendre hommage ou de le bénir. 

De nombreux parents ayant vécu une mortinaissance ont trouvé des façons touchantes de rendre hommage à leur bébé, alors qu’ils amorçaient leur processus de guérison psychologique et spirituelle. 

Passer au travers des premiers jours ou semaines

Dans les premiers jours ou semaines, vous passerez sans doute par toute une gamme de pensées et d’émotions intenses. ll peut aussi y avoir des périodes, notamment dans les premiers temps, où vous aurez l’impression de ne rien sentir du tout. Les effets de votre deuil se manifesteront sans doute à divers niveaux. Par exemple, vous aurez peut-être du mal à dormir ou aurez toujours envie de dormir; vous aurez peut-être trop ou peu d’appétit. Peut-être serez-vous constamment en larmes ou incapable de pleurer. Peut-être revivrez-vous sans cesse ce qui s’est passé. Peut-être vous direz-vous que ça ne se peut pas que votre vie en soit rendue là. 

Quelques idées...

Sachez que tout ce que vous ressentez et tout ce qui vous passe par l’esprit n’a rien d’anormal, y compris les « si seulement ». Il est important que vous laissiez votre deuil absorber tout ça, même quand c’est douloureux, et que vous trouviez des personnes qui vous soutiendront pendant que vous cherchez à donner un sens à ce qui s’est passé.

Rappelez-vous que vous avez vécu une expérience extrêmement difficile. Vous aurez aussi besoin de temps pour guérir physiquement et trouver la meilleure façon de prendre soin de vous. Écoutez votre corps. N’hésitez pas à communiquer avec votre prestataire de soins de santé si vous avez des questions sur les montées de lait, la guérison des plaies, la santé pelvienne, etc. 

Soutien de vos proches et amis 

  • Pensez à ce qui pourrait vous faire du bien, à ce que vous souhaitez éviter en ce moment et aux personnes qui seraient les mieux aptes à vous soutenir. Il pourrait s’agir d’une ou deux personnes parmi vos proches ou amis qui seraient prêtes à vous écouter et à vous accompagner quand vous en avez besoin. 
  • Vous pourriez demander à quelqu’un de prendre régulièrement de vos nouvelles, même si vous n’avez pas toujours envie de parler ou de voir du monde. 

Si vous travaillez à l’extérieur de la maison : 

  • Votre prestataire de soins de santé pourra sans doute vous remettre un billet pour justifier une demande de congé auprès de votre employeur. 
  • Demandez à votre employeur ou à votre prestataire de soins de santé, ou encore à un ami ou à un membre de votre famille, de s’informer pour vous au sujet des prestations d’assurance-emploi ou des congés et programmes offerts par le gouvernement de votre province ou territoire.  
  • Pour bien vous soutenir, vos collègues ont besoin de connaître vos besoins. Qu’ils aient été au courant ou non que vous attendiez un enfant, c’est à vous de déterminer ce que vous voulez qu’ils sachent et comment vous souhaitez qu’on agisse envers vous à votre retour. Par exemple, vous pourriez demander qu’on fasse comme si de rien n’était, ou accepter les témoignages de sympathie, mais pas les conversations non sollicitées. Si vous êtes à l’aise de parler, vous pourriez vouloir remettre à vos collègues une liste de choses bonnes à dire ou à éviter. 

Voisins et connaissances

  • Si vos voisins étaient au courant de votre grossesse ou ont vu les services d’urgence arriver chez vous, attendez-vous à ce qu’ils vous posent des questions ou s’inquiètent de votre état. 
  • Vous pourriez demander à une personne de confiance d’agir comme votre porte-parole jusqu’à ce que vous vous sentiez à l’aise de répondre vous-même aux questions.
Ressources suggérées

Livres

  • Shari Morash, Loving Your Baby… A Gentle and Practical Guide to Parenting Through Miscarriage, Stillbirth and Infant Death, 2e édition (2016).
  • Deborah L. Davis, Empty Cradle, Broken Heart: Surviving the Death of Your Baby (1996).
  • Amy Kuebelbeck, A Story of Cherishing a Baby's Brief Life (2008).

Ressources complémentaires

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