Faire le deuil pendant la période des fêtes
Cette année, j'essaie très fort de raccrocher « Joyeux » à Noël.
Je contenais mes larmes en décorant la maison. J'ai réussi à ramener le lutin sur l'étagère et j'ai tenté de décorer le sapin de Noël. Je suis même allée magasiner des cadeaux à plusieurs occasions. Je n'avais rien fait de tout ça depuis la mort de mon fils Xavier.
J’ai encore le cœur gros et je m’ennuie du temps où nous passions Noël tous ensemble. Ces Noëls où mon fils attendait pour lécher la cuillère quand je faisais mes gâteaux de Noël, accrochait ses propres décorations et déballait ses cadeaux. Ces matins où lui et sa sœur jumelle sortaient du lit en courant pour trouver le lutin et se crêpaient le chignon quand l'un le trouvait avant l'autre.
L'agitation des fêtes de fin d'année peut donner le tournis à n’importe quelle famille.
Magasiner les cadeaux parfaits, les emballer, installer les décorations, faire les pâtisseries, préparer le festin : ce n’est pas reposant! Mais ces tâches ont beau gruger du temps, elles participent de la magie de Nöel. Elles stimulent nos sens et font naître en nous l'esprit des fêtes.
Mais pour certains, c'est tout simplement trop. Et c’est pas grave.
Noël est un bout difficile à passer quand on fait son deuil d’un être cher ou quand on a un enfant malade qui est à l’hôpital ou qui est incapable de profiter des Fêtes comme avant. C'était comme ça avec Xavier. C’est triste que mon fils de sept ans ait passé son dernier Noël avec nous en colère et déprimé.
Pour soulager ses symptômes d’œdème cérébral, il devait prendre un médicament de la famille des stéroïdes communément appelé « dex », mais ce médicament avait des effets secondaires horribles et affectait énormément son humeur.
La venue du Père Noël l’indifférait. À vrai dire, il jugeait que le Père Noël n’avait pas à rendre visite à un mauvais garçon fâché qui pleurait tout le temps. Ça brisait le cœur, mais la maladie mentale, ce n’est pas quelque chose qu’on peut faire disparaître comme par enchantement pour le temps des fêtes; il n'y a pas de bouton marche-arrêt.
On a beau essayer d'être heureux et de rendre Noël joyeux, mais le deuil nous rattrape sournoisement. Quoi qu’on fasse, on n’y échappe pas.
Je vous encourage plutôt à le vivre pleinement dans la joie des Fêtes. J'apprends comment les deux se rejoignent et j'ai découvert qu’ils se concilient très bien. Il faut combiner le bon avec le mauvais. Il faut continuer d’avancer sans faire semblant de ne pas souffrir ni s’apitoyer sur son sort.
Accordez-vous le droit de ressentir les émotions qui vous viennent pendant la période des Fêtes. Quelle que soit la nature de ces émotions, c’est pas grave.